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PRINTEMPS 2018
L'union fait la force
Chères collègues, chers collègues,
Dans le numéro précédent, j'ai parlé des nombreuses pressions que subit notre spécialité, et dans celui-ci, j'aimerais vous parler de la façon dont nous, les ophtalmologistes canadiens, pouvons résister à ces forces en maintenant un front et une voix unifiés pour notre profession et nos patients.
Au Canada, nous sommes une petite spécialité d'environ 1 400 médecins. Si nous nous trouvions tous dans le même immeuble, nous occuperions à peine une école secondaire typique en milieu urbain. Nous avons tous suivi un parcours semblable en préférant l'ophtalmologie aux autres carrières médicales fascinantes qui nous étaient ouvertes. Après la résidence, certains d'entre nous ont suivi une formation de surspécialité et nous avons tous établi notre pratique à la campagne, en ville et dans les régions éloignées de ce gigantesque pays. Mais, quels que soient notre surspécialité ou notre point de chute, nous sommes des ophtalmologistes avant tout. C'est peut-être une caractéristique particulière de ce petit organe miraculeux qu'est l'œil, que ses soins soient divisés en autant de surspécialités. Mais l'œil ne fonctionne de façon optimale que si toutes ses composantes travaillent ensemble. De même, notre spécialité fonctionne le mieux lorsque nous travaillons ensemble vers notre objectif commun : fournir des soins centrés sur le patient et qui reposent sur des preuves, tout en promouvant l'innovation et l'excellence.
Au niveau national, la SCO a toujours offert un forum pour l'unité et la collaboration, un endroit pour tous les ophtalmologistes, indépendamment de la surspécialité, du lieu de pratique ou du contexte universitaire, pour se regrouper et apprendre les uns des autres. Grâce à ses nombreux comités et conseils, sans parler de ses affiliations internationales et alliées dans le domaine de la santé, la SCO offre d'innombrables occasions de fonctionnalité et de pollinisation croisées. Comme il y a relativement peu d'ophtalmologistes au Canada, un grand nombre d'entre nous à la SCO portent plus d'un chapeau. En tant que président de la SCO, j'ai toujours tenté de voir chaque question non seulement du point de vue du président, mais également de celui d'universitaire et de chirurgien qui pratique au Manitoba. Un directeur de programme dans une université peut également siéger au Conseil d'administration de la SCO, travailler directement avec le Collège royal et siéger à un comité international. Nos volontaires de la SCO sont donc particulièrement bien placés pour avoir une vue d'ensemble.
Les résidents en ophtalmologie d'aujourd'hui sont plus solidaires que jamais. La technologie leur permet de communiquer les uns avec les autres de façons et à une vitesse qui étaient impensables une génération auparavant. Les cours comme le Séminaire sur l'éthique en ophtalmologie à Halifax et PGY-1 TORIC veillent à ce que des liens personnels et professionnels solides soient établis dès le départ de la formation. La SCO comprend l'importance de bâtir une solide communauté de résidents au Canada. Notre avenir est entre leurs mains.
Notre Congrès annuel est un parfait exemple de la façon dont nos surspécialités collaborent au développement de l'expertise, non seulement de leurs membres, mais également de tous les ophtalmologistes. Nos conférenciers étrangers louent la nature collégiale du Congrès annuel de la SCO et le sens de communauté qui se dégage du Congrès. C'est certainement l'une des raisons pour lesquelles nous réussissons à attirer une faculté de si haut calibre. La SCO reconnaît et soutient également le rôle vital des sociétés de surspécialité dans l'avancement des soins aux patients. En tant que spécialiste de la cornée et invité à la récente réunion de la Société canadienne de la rétine à Mont-Tremblant, j'ai été stupéfait des avancées technologiques dans cette surspécialité. Je suis certain que ceux qui ne sont pas des spécialistes de la cornée seraient tout aussi impressionnés des développements dans mon propre domaine.
Les défis auxquels nous devons tous faire face au niveau provincial sont beaucoup moins excitants : les coupes budgétaires, la politique, les débats au sujet des champs de pratique, les pénuries et les discontinuations de médicaments, ainsi que la bureaucratie y sont des réalités constantes. La SCO est idéalement placée pour promouvoir au niveau national afin que les membres puissent militer efficacement au niveau local. Pour offrir plus de soutien aux associations provinciales, aux sociétés de surspécialité, et au milieu universitaire, la petite équipe d'employés à temps complet chargée des communications et des relations gouvernementales sera bientôt rejointe par un conseiller à temps partiel pour répondre rapidement aux problèmes critiques à mesure qu'ils se manifestent à travers le pays. De plus, cette équipe d'intervention rapide sera en mesure de conseiller les associations provinciales, les sociétés de surspécialité et le milieu universitaire, et de travailler avec eux sur des problèmes communs et de proposer des solutions qui ont été couronnées de succès dans d'autres juridictions et pour d'autres groupes. Autrement dit, la SCO servira de centre de répartition pour l'expertise en travail de représentation. Les associations provinciales, les sociétés de surspécialité et le milieu universitaire auront également accès à une formation sur les habiletés nécessaires au plaidoyer et à la communication efficaces et à une trousse d'outils pour les aider à développer leurs propres aptitudes proactives et de réponse, en ligne avec la vision d'être la voix unique pour l'ophtalmologie au Canada.
J'aimerais donner un exemple concret de la façon dont la SCO peut gérer les défis qui semblent être d'une portée locale ou liés à une surspécialité, mais qui ont en fait des ramifications pour la profession et, bien sûr, pour les patients. L'automne dernier, un flux de nouvelles est apparu sur mon portable entre deux chirurgies. Il traitait du projet de loi d'un député relatif au consentement présumé de don d'organes et de tissus au Manitoba. Le projet de loi a été rejeté par le parti au pouvoir avant même de pouvoir être discuté. En l'espace de quelques heures, la SCO et les médecins et chirurgiens ophtalmologistes du Manitoba (EPSOM) avaient collaboré sur une prise de position et notre présidente provinciale a été interviewée au sujet de cette importante question et de son impact potentiel sur le don de cornée. Ce qui s'est produit pendant ces quelques heures est le fruit d'un effort concerté - la SCO avec son expertise à aborder le gouvernement, l'EPSOM avec son infrastructure, et nos chirurgiens locaux de la cornée avec leurs connaissances médicales - axé sur un objectif commun, d'aider nos patients. Après une série de communications entre la SCO, l'EPSOM, les chirurgiens de la cornée au Manitoba, des membres de l'opposition et des députés, nous avons été invités à participer au comité permanent sur le don d'organes et de tissus au Manitoba.
J'encourage tous les ophtalmologistes canadiens à continuer de soutenir la SCO - votre voix nationale - par votre adhésion, votre participation à nos réunions scientifiques, vos contributions au Journal canadien d'ophtalmologie et votre soutien financier de notre Fonds de promotion et de sensibilisation publique. Une société nationale forte est essentielle si nous voulons prévenir une érosion de notre rôle dans l'équipe des soins oculaires.
Mon mandat de président se terminera en juin et je tiens à remercier tous les membres de la SCO pour l'occasion de servir en cette capacité, ainsi que le Conseil d'administration et le personnel de la SCO pour leur appui. J'ai eu le privilège de parcourir le pays et de voir sur place les problèmes auxquels nos membres font face. J'ai beaucoup appris sur l'importance du travail d'équipe, de la résolution créative de problèmes et du débat respectueux. Certes, il y a eu des défis, mais je suis très fier des réalisations de la SCO et j'aurai la satisfaction de voir la SCO prospérer sous la direction experte de la présidente élue, la Dre Yvonne Buys.
Sincères salutations,
Guillermo Rocha, MD FRCSC FACS
Président, Société canadienne d'ophtalmologie
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